jeudi 23 décembre 2010

Elle avait étranglé son nouveau-né, avant de le plonger dans un sachet enfoui dans une valise

Attraite hier à la barre de la présente Cour d’assises pour répondre du crime d’infanticide à lui reproché, l’accusée Khady Ngom qui a déjà purgé 2 ans et demi de détention préventive est repartie du tribunal avec une peine de 5 ans de travaux forcés, malgré ses dénégations à la barre.
Articulant son système de défense, Khady Ngom qui avait pourtant reconnu les faits avec force détails tout le long de la procédure, est revenue sur ses aveux. S’adressant à la Cour, l’accusée a révélé n’avoir pas tué son nouveau-né. Amenée alors à expliquer les circonstances du décès de celui-ci, elle a indiqué que dans le temps de l’accouchement, son nouveau-né avait fait une violente chute. Par la suite, elle a informé que celui-ci n’avait pas crié. Et pourtant, comble de tout, elle avait confié l’avoir étranglé à l’aide d’un tissu noué autour du cou. Un raisonnement qui, en clair, voudrait dire qu’elle s’était évertuée à tuer un mort. Interpellée sur le mobile de son acte ignoble, Khady Ngom qui a contracté cette grossesse alors qu’elle était inscrite en première année de lettres modernes à l’université Cheikh Anta Diop, a révélé que c’est parce qu’elle craignait la réaction vigoureuse de son père. Celui-ci, a-t-elle renseigné, l’avait mise à la porte à la suite de sa première grossesse et avait coupé tout lien avec elle. Ainsi, après avoir constaté le décès du nouveau-né, elle l’a plongé dans un sachet en plastique, qu’elle a enfoui dans une valise se trouvant dans sa chambre. Cependant, sous le poids de la douleur atroce causée par le placenta non extrait, elle s’est rendue discrètement au poste de santé de Aïnoumadi, sis à Keur Massar. Là, elle indique à la sage-femme Fatoumata Ba, qu’elle venait d’accoucher et souhaitait se faire extraire le placenta, avant de préciser avoir confié son enfant à une tante. Seulement, alors que la sage-femme s’apprêtait à l’admettre en salle, Khady Ngom qui venait certainement de réaliser le risque qu’elle venait de prendre a tenté de s’éclipser. Elle a été rattrapée et reconduite en salle où le placenta a été enlevé. Ceci étant, la sage-femme trouvant son attitude suspecte, a avisé les gendarmes de Keur Massar qui, après l’avoir arrêtée, ont découvert dans sa chambre la valise qui contenait le sachet renfermant le nouveau-né. Ayant corroboré cette genèse des faits, l’avocat général Antoine Diome a, au cours de son réquisitoire, relevé la mauvaise foi de l’accusée, en rappelant ses aveux circonstanciés à l’enquête préliminaire et devant le juge d’instruction. Relevant des passages de ces confessions, l’avocat général a rappelé que l’accusée avait révélé avoir agi de la sorte pour éviter de laisser toutes traces de sang, ou de cris du bébé, avant d’imputer son acte à une crainte de la réaction fougueuse de son père. Un prétexte qui ne peut prospérer, selon l’avocat général qui est allé plus loin pour soutenir que l’accusée avait prémédité le meurtre de son bébé, glissant ainsi vers le crime d’assassinat, avant de requérir 10 ans de travaux forcés. Mes Bamba Cissé et Fatouma Sall ont plaidé la clémence de leur cliente, non sans déplorer l’absence de l’autopsie qui aurait renseigné si l’enfant était né vivant et viable. Au finish, Khady Ngom a écopé de 5 ans de travaux forcés

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